


Billet d'invasion, 50 francs, 1944, 2e émission
Billet de 50 francs, d'origine Seconde Guerre mondiale, destiné au paiement de la solde des troupes américaines en France.
Imprimé en 1944.
Exemplaire en bon état général.
Les billets d'invasion seront imprimés aux États-Unis entre février et mai 1944 par le Bureau of Engraving and Printing, normalement chargé d'imprimer les dollars américains et autres documents officiels du gouvernement fédéral, en vue de remplacer, après le débarquement allié et la libération de la France, ceux fabriqués sous l’Occupation allemande. Refusé par De Gaulle et le Gouvernement provisoire de la République française, ils ne circuleront que relativement peu, de juin à fin août 1944, en Normandie.
Étant fabriqués aux États-Unis, c'est le papier, l'encre, la matière, la présentation et le format des dollars américains qui serviront de référence. Le format des billets de 2, 5 et 10 francs est celui d'un dollar coupé en deux.
Le terme "billet drapeau" vient de la présence du drapeau français au verso de la première série (valeur faciale de 2, 5, 10, 50, 100, 500, 1000 et 5000 francs). Une seconde émission portant la simple mention "France" sera utilisée en juin 1945 lors de l'échange obligatoire de toutes les coupures françaises de valeur supérieure ou égale à 50 francs détenues par les GI.
Le 8 juin 1944, le Gouvernement provisoire de la République française adresse une sévère mise en garde aux deux gouvernements concernés, déclarant ne reconnaître "aucune valeur légale aux vignettes qui ont été mises en circulation sans son avis".
Après une période de flottement, bien que l'AMGOT ne soit pas appliqué, le Commissaire de la République François Coulet, présent en Normandie dès le 14 juin 1944, est tout de même confronté à une circulation de monnaie alliée, d'ailleurs mal accueillie par la population. Il recommande aux banques de l'accepter et de ne pas la remettre en circulation. Puis, dès le 27 juin de la même année, le général de Gaulle décide l'interdiction de la circulation des billets "drapeau", dès son installation au pouvoir au sein du GPRF. On notera que cette monnaie entre par ailleurs en compétition avec les billets du Trésor imprimés à Londres.
La population normande cherchera à utiliser les billets drapeau le plus rapidement possible, notamment pour payer les impôts (la perception de Bayeux encaissera ainsi 55 000 francs AMGOT sur 130 000 francs d’impôts collectés).
Si la circulation et l’usage de ces billets ne dure que jusqu'à la fin août 1944, ils ne seront définitivement démonétisés qu’à la fin de 1947. Néanmoins, en février 2002, après adoption de l'euro par la France, la direction de la communication de la Banque de France publie la note d'information N°123 concernant l'échange des billets et des pièces en francs français contre euros : l'échange du billet "drapeau" est alors possible jusqu'au 1er janvier 2004 pour les modèles arborant la mention "France" uniquement, les autres n'étant plus échangeables depuis le 15 juin 1945.